MIROIRS ACOUSTIQUES
SÉRIE DE SCULPTURE
Miroir acoustique #1
2013, pièce détruite
Miroir acoustique #2
2014, béton, 30 x 30 x 12 cm
Miroir acoustique #3
2014, béton, 28 x 28 x 10 cm
Miroir acoustique #4
2015, béton, 120 x 45 x 18 cm
À la suite d’une première recherche sur les dispositifs d’écoute militaire du début du XXe siècle, j’ai tiré une série d’image que vous pouvez consulter à la page suivante : acoustic locators. Puis très rapidement, j’ai eu envie d’une série de sculpture en béton.
Préfigurant l’invention et l’application du radar, ces dispositifs militaires servaient à anticiper les attaques aériennes quelques minutes à l’avance. Quelques minutes déterminantes pour sonner l’alarme et permettre l’évacuation des points les plus exposés aux bombardements. Ils ont également servi pour préciser la position des artilleries sur les champs de bataille.
Les premiers dispositifs d’écoute avait un rapport assez proche avec le fonctionnement des instruments de musique à vent, ou du pavillon amplificateur des premiers disques d’enregistrement. Ils fonctionnaient simplement en sens inverse : le pavillon servait ici à concentrer les sons pour un auditeur et augmenter ainsi son acuité acoustique.
Image extraite de la série Acoustic locators.
Pendant l’entre-deux guerres, les britanniques ont imaginé et construit des dispositifs encore plus imposant un peu partout sur leur ligne de côte. On en trouve également à Malte, à l’époque sous occupation britannique. Ces nouvelles versions, plus massives, plus pérennes, toutes en béton, intégraient le dispositif défensif mis en place en prévision d’un nouveau conflit dévastateur en Europe.
Ces grands miroirs acoustiques n’ont jamais réellement servi car dès les années 30, le radar était en développement et ses capacités de détection dépassaient largement celles des miroirs sonores.
Ils n’ont par contre jamais été démantelés et on peut visiter certains sites qui leur sont dédiés, parfois au milieu d’un champ, parfois à côté d’une bâtisse. Ces construction ont pour moi une allure mystérieuse, une présence intemporelle. À la fois ruine du siècle passée et dispositif toujours fonctionnel (lorsque l’on se place au « point focal » on entend beaucoup de détails émanant du paysage environnant). L’esthétique brutaliste et radicale de ces géants m’a toujours fascinée.
La série de sculpture en petit format que j’ai commencé reprend certaines de ces formes, en invente d’autre, quelque part entre le témoignage, la maquette, le document. Mais surtout, donnée à voir en tant que sculptures, cette série attire par son minimalisme, sa matière et son étrangeté.
J’ai d’autre part moi-même été surpris de constater que la dimension acoustique fonctionnait également à cette petite échelle.
Miroir acoustique #2
Miroir acoustique #2, 2014, béton, 30 x 30 x 12 cm, vues d’exposition
Miroir acoustique #3
Miroir acoustique #3, 2014, béton, 28 x 28 x 10 cm, vues d’exposition
Miroir acoustique #4
Miroir acoustique #4, 2015, béton, 120 x 45 x 18 cm, vues d’atelier