J’entame un nouveau chantier de longue haleine en faisant l’acquisition de ce piano n°3bis de Pleyel, un modèle que l’on retrouve encore couramment de nos jours alors que la série date de la fin du XIXe siècle. À l’époque, Pleyel faisait encore des pianos avec cadre serrurier constitué de plusieurs pièces d’acier, avant la généralisation des cadres en fonte. La mécanique de bonne facture est en très bon état, à simple échappement et les marteaux sont montés sur un peigne. Ce piano date de l’époque où les facteurs comme Pleyel, Érard et Gaveau étaient à la pointe de l’innovation et de la qualité, avant la suprématie des Steinway et autres facteurs très renommés aujourd’hui.
Ce spécimen a été plutôt bien entretenu, il tient l’accord, et à part une usure des ivoires et quelques fissures dans la table d’harmonie et les chevalets, les pièces sont en bon état. Les aigus sont cristallins, les graves, très profonds ; par contre les médiums sont éprouvés. Ils sonnent de manière métallique.
Avant d’entamer la restauration à proprement parler, je commence par un nettoyage et un inventaire de l’état de chaque pièce. Les feutres des marteaux et des étouffoirs en particulier méritent d’être remplacés avant toute autre chose.
Pour la suite, je m’instruis auprès de techniciens et restaurateurs de piano pour comprendre dans quel ordre procéder à la restauration de cet instrument. À suivre…